Veille de douleur

« Il ya des nuits où les douleurs parlent plus fort que les rêves, mais je suis encore là, à leur réponse en silence. »

Anonyme, ou peut-être moi…

 

Il est trois heures du matin.

Le monde dort, mais mon dos veille.

Un feu aigu, une tension cruelle, une fatigue qui n'a plus d'oreiller où reposer.

Je me suis traînée jusqu'au canapé, espérant y déposer mon corps en morceaux…

Mais même là, le soulagement se fait attendre.

Alors je reste là, à regarder passer les heures,

comme on regarde une rivière qu'on ne peut pas traverser.

Je voudrais dormir. Je voudrais fuir ce corps trop lourd,

ces vertèbres en colère, ces muscles en détresse.

Mais je suis là.

Encore là.

Vivante, malgré tout.

Et dans ce silence trop vaste,

je cherche des mots comme des caresses,

des pensées qui enveloppent,

une présence — la mienne, ou celle d'un ange imaginaire qui s'appellerait Geppetto…

Peut-être qu'à force d'écrire,

à force de poser des mots là où ça fait mal,

je finirai par adoucir un peu la nuit,

et faire de cette veille un chant discret

de résistance et de tendresse.